Les pêcheurs sont-ils des artistes ? La question est audacieuse mais a le mérite de se poser. Il est vrai que de nombreux artistes pratiquaient cette activité séculaire. Pour autant, faire le lien entre les deux parait exagéré tant il n’est pas certain que la pêche nourrisse l’Art. En revanche, la recherche du poisson de légende, la conquête des espaces inconnus relève autant de l’activité exploratoire que de l’Art. De nos jours, l’exploration et la découverte se cantonne à l’infiniment petit ou a l’infiniment grand, laissant à nos temps l’art de (re)découvrir des lieux, des poissons et des peuples.

C’est ce que nous allons voir ensemble au cours de ce récit qui nous emmène sur une péninsule tropicale, avec ses plages et ses restes d’une civilisation antique : le Yucatan.  

 

cette plage est un veritable petit bijou que j'ai trouvé en poussant un peu plus loin que la partie touristique. Elle est pourtant bien plus belle que la plupart des plages d'hôtels.

cette plage est un veritable petit bijou que j'ai trouvé en poussant un peu plus loin que la partie touristique. Elle est pourtant bien plus belle que la plupart des plages d'hôtels.

Le voyage sur place est prévu pour une dizaine de jours, décomposé en deux parties. La première est prévue à Tulum, connue pour ces ruines mayas et la seconde partie dans la région de Progresso, au nord de la péninsule.

A l'origine, ce n'est pas au Mexique que je souhaitais me rendre mais à Cuba. Tout était prévu et une vérification, deux semaines avant mon départ, m'a appris que les états unis avaient placé Cuba sous un régime spécial (avec l'Iran, l'Irak etc). En me rendant à Cuba, tel qu'initialement prévu, je ne pourrais plus me rendre aux Etats-Unis sans un visa spécifique qui peut prendre des mois (dixit le consulat américain)... 

Mon travail m'impose de pouvoir rentrer facilement sur le territoire Américain. Ainsi donc, j'annulais avec regret mon voyage à Cuba pour me rabattre sur le Mexique. Cuba devra attendre. 

Première partie: Tulum

J'avais certaines attentes de la région de Tulum. En effet, si on cherche un peu on trouve des informations assez équivoques qui mettent en avant le côté nature. On trouve également des messages assez vendeurs sur la pêche. La région serait un paradis du pêcheur. 

La partie qui m'intéresse le plus est le Sian Ka'an au sud de Tulum qui semble proposer nombre de bons endroits pour la pêche. Il y a quelques tours opérateurs pêche qui officient dans les environs. 

Pour ma part, j'ai choisi une approche assez particulière pour ce séjour. En effet, la pêche qui m'intéresse se pratique souvent depuis un bateau. Les zones de mangrove sont d'un accès compliqué et la seule option est un bateau à fond plat.  Les tours opérateurs proposent ce genre de possibilité mais les disponibilités sont assez limitées et ils embarquent un minimum de 3 pêcheurs à chaque fois. La particularité de la pêche à la mouche est qu'elle ne peut pas se pratiquer à plusieurs sur le même bateau. Un seul pêcheur en action ce qui fait un tiers du temps de la sortie seulement à pêcher. 

La solution envisagée est assez simple: un paddle gonflable. 

Cette embarcation a l'avantage d'être légère et peut être emmenée en avion. La position debout permet de pêcher

 

Mexique 2023

Le retour d'expérience est plutôt concluant. Si je devais faire le bilan : 

points positifs: 

- maniable et rapide

- permet d'accéder dans les moindres recoins de mangrove. 

- posture debout qui permet de voir les poissons 

Points négatifs: 

- sensible au vent (dérive très vite!) 

- controle des poissons puissants. Ils trainent la planche comme une brindille. 

- supporte mal les vagues 

- rayon d'action limité (à la rame, la distance devient un point à prendre en compte) 

C'est un bon outil qui convient bien aux zones relativement calmes avec un vent modéré. J'ai également trouvé une solution à la dérive. Une perche plantée dans le sol mou des mangroves fait parfaitement l'affaire. Elle permet à la planche de rester en place. 

 

 

les coins innaccessibles ne le sont plus, la dérive est controlée. Le choix semble bon.
les coins innaccessibles ne le sont plus, la dérive est controlée. Le choix semble bon.

les coins innaccessibles ne le sont plus, la dérive est controlée. Le choix semble bon.

Le lancer, debout sur la planche, nécessite un peu de pratique mais vient assez vite. Je n'ai pourtant pas l'impression d'avoir le pied marin .
Le lancer, debout sur la planche, nécessite un peu de pratique mais vient assez vite. Je n'ai pourtant pas l'impression d'avoir le pied marin .

Le lancer, debout sur la planche, nécessite un peu de pratique mais vient assez vite. Je n'ai pourtant pas l'impression d'avoir le pied marin .

Niveau pêche, j'ai alterné entre la pêche de la planche dans les mangrove et la mer à pied. En mer, la planche aurait été plus dangereuse qu'utile étant donné les vagues et les courants. 

Le bilan est assez mitigé. La pêche est difficile, c'est un fait. Les poissons ne sont pas si nombreux. Après 4 jours de pêche, le résultat n'est pas vraiment à la hauteur. Des barracudas, des petits yellow fin (genre de petite bonite) et un bonefish. 

Après avoir retourné le problème dans tous les sens, j'en viens à une conclusion simple : La surpêche. En effet, les réactions des poissons sont assez typiques de ceux rendus méfiants par une pêche intensive. Ils suivent beaucoup les mouches sans les prendre. Quand on arrête de les animer, ils se plantent devant, les scrutent avec minutie, avant de tourner les nageoires. 

Il y a une quantité importante de barracudas, dont certains dépassent les 1,5M mais ils sont extrêmement craintifs et ne montrent de l'agressivité que lorsqu'ils chassent dans les bancs de mulets. Ces mulets qui mesurent entre 25 et 35cm vivent en banc importants. C'est un spectacle de voir les mulets jaillir hors de l'eau pris de panique lorsqu'un de ces vieux barracudas se décide à leur faire la chasse ! 

Les tarpons dont les lieux devraient regorger sont aux abonnés absents. Ce sont des poissons rares, qu'il faut mériter, mais il est assez frappant de constater que mêmes les juvéniles ne sont pas là. C'est une constante des mangroves, qui servent à abriter les jeunes jusqu'à l'age adulte où de proie potentielle, ils passent à prédateur redoutable. 

Le seul que j'ai vu, je pense que c'en était un, se trouvait dans l'un des bras de mangrove que j'ai exploré. Il était énorme et a sa vue, j'ai immédiatement retiré mes jambes qui trainaient dans l'eau, reflexe amusant. Il n'a pas demandé son reste et a détalé bien vite. Je n'ai même pas eu l'occasion de lui présenter une mouche. 

Il m'est toutefois difficile de faire abstraction des deux plus beaux loupés de mes pêches à Tulum. La première le premier jour, où l'un de ses barracudas monstrueux s'est laissé séduire par l'un de mes streamer pour finir par ouvrir l'hameçon. Je maudissais alors la Sologne et l'impossibilité de trouver des hameçons dignes des poissons pélagiques. Le deuxième le dernier jour, alors que luttais dans les vagues d'une plage extraordinaire, suivant les recommandations d'un américain en voyage : "on the second sandbank, there are permits", un permit (pompaneau plume en bon français) a fondu sur mon streamer. Quelques instants plus tard, il se décrochait et je lâchais un juron digne d'un pirate des temps jadis. 

 

passée cette langue de sable ou je me situais, les poissons attendaient.

passée cette langue de sable ou je me situais, les poissons attendaient.

Les streamers que j'avais préparé pendant de longues heures préalablement à la sortie fonctionnent bien. Ils attirent immanquablement l'attention des poissons. Il faut dire que ces streamer articulés, imitant des nages de poissons en méforme sont surprenants ! Même sans animation, les prédateurs ont une nette tendance à se ruer sur eux. 

En retour d'expérience pour les prochains que je monterais, je pense que je vais travailler sur l'armement. En effet, les originaux que j'ai pu voir me semblent trop peu armés (en hameçons) et les poissons qui ne gobent pas littéralement les streamers occasionnent des touches mais pas de prises. Ils se saisissent de la queue, la tenant parfois fort et longtemps, avant de la lacher. Le seul que j'avais monté en double hameçon s'est averé le plus prenant. 

Autre point important, ces streamers évoluent trop haut dans la couche d'eau. Les alourdir me parait une bonne idée afin de pêcher un peu plus creux. 

des heures de travail mais l'intérêt porté par les poissons est réel!

des heures de travail mais l'intérêt porté par les poissons est réel!

Je n'ai pas pu explorer toute la mangrove et je sais qu'il y a des tarpons dans ces lagunes. Cependant, en suivant les photos des prises des tours opérateurs locaux, ils n'en prennent que rarement et toujours de petite taille. En revanche ce que j'ai pu voir, c'est qu'il y a en permanence une douzaine de bateaux qui sillonnent ces eaux. La surface n'étant pas si grande, il n'est donc pas étonnant que les poissons soient méfiants. 

Ajoutez à cela qu'une bonne partie des prises est conservée, et le résultat est un peu à l'image de ce que peut être Tulum. On vous vend du Maya alors qu'il n'en reste plus guère et cela me semble pareil pour la pêche. 

Dans l'ensemble, mon ressenti sur Tulum est mitigé. Je m'attendais à quelque chose d'authentique, emprunt d'une culture séculaire et respectueuse, un genre d'abbaye à ciel ouvert sur les tropiques, or, j'ai eu la nette impression d'être sur la continuité parfaite de Key-West. Pour qu'authentique ou historique que l'endroit fut, il n'en subsiste que la mémoire, le principal ayant déjà disparu, c'est cette mémoire qu'on fait payer au prix fort. 

Les plages sont publiques au Mexique cependant leur accès peut être fortement compliqué par les complexes hôteliers et autres "beach clubs". Si la plage est publique tout ce qui la précède peut être privé et conditionné, comprenez monnayé, et à ce petit jeu, ils s'y sont tous entendus. Pour éviter des détours interminables, vous êtes invités à succomber à l'un des deux. Les accès publics de plage sont rares... 

Pire, la frivolité semble l'avoir définitivement emporté sur le reste. Tulum est un genre de nouvel eldorado balnéaire où il fait bon montrer ses dollars, par ailleurs acceptés dans tous les commerces, piétinant allègrement l'histoire et l'habitant. Je n'ai pas le sentiment d'être étranger à cette affaire, mais il me fend le coeur de voir que, cet argent qui coule à flot et que j'abonde de ma présence, non que j'en apporte plus que le touriste moyen, ne semble pas profiter aux locaux. Les mexicains que j'ai pu croiser semblent vivre dans un dénuement partiel. Cela ne me semblerait pas anormal si tout se négociait à vil prix mais ce n'est pas le cas. Les prix pratiqués sont parfois plus élevés qu'en Floride toute proche. Il n'est donc pas surprenant de voir des starbucks ouvrir, bien loin de leur état de Washington natal, ou des 7-Eleven et des Domino's pizza. A qui donc profite cet argent alors ? 

Mon meilleur souvenir de l'endroit reste toutefois le Sian Ka'an où peut-être la pêche est difficile, mais le lieu vaut le détour. Pour ceux qui seraient tentés, passez donc la barrière du parc, acquittez vous des droits d'entrés d'environ 5€ et vous pourrez accéder à un endroit préservé. 

Je quittais donc le Quintana Roo sans vraiment de regrets, tourné vers le Yucatan et ce que dernier avait à m'offrir. 

deuxième partie : Progreso 

Le décor est ici bien différent. La destination semble moins touristique et moins appropriée au spring break dont les américains raffolent. 

La mer est quant à elle un peu plus agitée et plus trouble ce qui me donne des espoirs plus mince pour la pêche au streamer. Les quelques reconnaissances que j'ai pu effectuer le confirment, la pêche sera difficile ici aussi. 

Mes essais confirmeront mes craintes, la pêche est dure ici. La région me semblait propice et j'ai hésité avec le Campeche. Ce dernier semblait la bonne option notamment pour le tarpon où il semble subsister une bonne population. Grâce à ma canne à leurre, j'arrive toutefois à faire quelques poissons depuis les quais. 

un pompano de Floride qui s'est laissé tenter par un leurre souple.

un pompano de Floride qui s'est laissé tenter par un leurre souple.

La pêche n'étant pas à la hauteur de ce que j'espérais, les visites sont une bonne alternative. N'étant pas très loin, j'ai profité de l'occasion pour visiter la cité Maya de Uxmal. C'est une cité qui date d'un 9ème siècle, lieu de villégiature des dignitaires maya, construite pour rendre hommage à Cha'ac dieu de la pluie. 

le fameux jaguar à deux têtes d'Uxmal

le fameux jaguar à deux têtes d'Uxmal

Pour les pêcheurs de mes amis, la pêche n'en est pas restée là et à force de chercher, j'ai fini par trouver, le dernier jour... 

Après bien des recherches, j'ai pu mettre la main sur des flats* dignes de ce nom. Ils sont assez loin de ma location, nécessite la planche pour s'y rendre mais offrent de bonnes possibilités de pêche 

J'apprends cette pêche un peu particulière des flats avec une animation des streamers (imitations de crevettes principalement) assez lente. C'est une pêche assez contre nature en ce qui me concerne. J'ai toujours eu tendance à chercher la profondeur et les mystères qu'elle abrite. Pour ces pêches de flats il n'en est rien. La profondeur oscille entre 10 et 40cm et peut receler nombre de poissons intéressants dont les fameux bonefish. Ce sont des poissons de sport parfaitement taillés pour le combat. C'était dans ces domaines qu'était la pêche lors de cette deuxième partie de séjour. Je ne l'ai découvert que trop tard, malheureusement. 

C'est une pêche plaisante que je pense renouveler lorsque l'occasion me sera donnée. C'est l'une de ces pêches simples que j'affectionne, dès lors qu'on en a compris les codes.

* flat en anglais veut dire plat. C'est la zone des mangroves avec une profondeur faible, moins de 50cm. 

le bonefish est le poisson roi ici mais il n'est pas seul
le bonefish est le poisson roi ici mais il n'est pas seulle bonefish est le poisson roi ici mais il n'est pas seul

le bonefish est le poisson roi ici mais il n'est pas seul

Mes 10 jours sur place se terminent et le bilan de la pêche est plutôt décevant. Toutefois, ces pêches exotiques ne sont pas faciles et nécessitent d'apprendre. J'adore apprendre et il me semble que j'aurais l'occasion de parfaire mon apprentissage de ces pêches palpitantes. 

Les mangroves sont des lieux fantastiques grouillant d'une vie incroyable. Lors de mon séjour, j'ai pu voir, pêle-mêle des tortues (et même nager avec), des raies giguantestes, des aigles, des échassiers dont j'ignore jusqu'au nom, des flamands roses, des pélicans, des iguanes de toutes tailles, des poissons colorés, des serpents et même le crocodile marin. Il ne me manquait guère qu'un jaguar pour faire le tour du macro bestiaire du lieu.  

quelques unes des merveilles vues (et photographiées, certaines étant bien trop rapides pour moi)
quelques unes des merveilles vues (et photographiées, certaines étant bien trop rapides pour moi)
quelques unes des merveilles vues (et photographiées, certaines étant bien trop rapides pour moi)
quelques unes des merveilles vues (et photographiées, certaines étant bien trop rapides pour moi)
quelques unes des merveilles vues (et photographiées, certaines étant bien trop rapides pour moi)

quelques unes des merveilles vues (et photographiées, certaines étant bien trop rapides pour moi)

!Cuidado crocolilo! sur la deuxième photo, on le distingue à peine, dans l'ombre des paletuviers, mais nous sommes à une dizaine de mètres l'un de l'autre. Il était curieux de voir un un truc tout rouge essayer de pêcher ses poissons. Inutile de dire que j'ai déguerpi
!Cuidado crocolilo! sur la deuxième photo, on le distingue à peine, dans l'ombre des paletuviers, mais nous sommes à une dizaine de mètres l'un de l'autre. Il était curieux de voir un un truc tout rouge essayer de pêcher ses poissons. Inutile de dire que j'ai déguerpi

!Cuidado crocolilo! sur la deuxième photo, on le distingue à peine, dans l'ombre des paletuviers, mais nous sommes à une dizaine de mètres l'un de l'autre. Il était curieux de voir un un truc tout rouge essayer de pêcher ses poissons. Inutile de dire que j'ai déguerpi

Je ne connaissais pas vraiment le Mexique. J'y ai découvert un tas de choses intéressantes, une culture spécifique, des moeurs particulières et une nature généreuse. Ma plus belle découverte, ce sont les Mexicains. Ils sont d'une gentillesse et d'une générosité naturelle qui m'a laissé parfaitement déstabilisé. Ces gens qui vivent dans une dénuement partiel, le peu qu'ils ont, ils le partagent volontiers, même avec le gringo, comprenez blanc (ou presque) et riche (ou presque), que je suis. A aucun moment, je ne me suis senti en insécurité. 

La mission est quant à elle accomplie dans la découverte d'un autre art de vivre. Je n'ai pas l'impression que cela ait éveillé en moi l'âme d'un artiste ou même aiguisé mon sens artistique, mais je me sens chanceux et heureux de vivre ces moments là, un peu comme les explorateurs d'autrefois. 

Il me manquait mon niveau d'Espagnol de jadis. Aujourd'hui, faute de pratique, mon espagnol est très mauvais. Le plus frustrant est de pouvoir comprendre ce qui se dit, à condition que l'accent ne soit pas trop fort, et d'être incapable de répondre dans la même langue. Après cette dizaine de jours, je me sens plus à l'aise pour discuter mais il m'en faudrait plus pour récupérer un niveau convenable. 

Comme à l'accoutumé, je me demande si je reviendrais. La réponse est plutôt claire ici : oui, je reviendrais. J'aimerais y emmener la famille en vacances car des destinations tropicales que je connaisse, cette péninsule Yucatèque est la plus riche de possibilités. Je ne sais pas si j'y retournerais spécifiquement pour la pêche, mieux préparé bien sûr, mais ce qui est certain, c'est que si nous y allons en vacances, une canne trouvera sa place dans la valise.  

Car même une pêche décevante, dans des lieux si enchanteurs, reste une pêche rare et qu'il faut apprécier à sa juste valeur. Les poissons qui viendrait récompenser l'opiniâtre pêcheur ne sont que la cerise d'un magnifique "flan de coco"* 

*spécialité locale, gâteau à la noix de coco. 

Bredouille dans un lieu pareil : acceptable !
Bredouille dans un lieu pareil : acceptable !

Bredouille dans un lieu pareil : acceptable !

A bientôt pour de nouvelles aventures !

A bientôt pour de nouvelles aventures !

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