le soleil se couche sur la côte sous le vent, la lune s'attarde...

le soleil se couche sur la côte sous le vent, la lune s'attarde...

En ce frisquet soir de novembre, j'ai envie de soleil, de chaleur et bien sûr de quelques poissons. Depuis quelques semaines déjà, je n'ai pu aller taquiner les poissons et ça me manque... Il en est ainsi des contraintes de la vie qui vous tiennent parfois éloigné de vos passions mêmes réputées sages. 

Je pioche donc dans ma boite à souvenir de pêche, les plus ensoleillées de mes histoires. Il en est ainsi de la nature humaine prompte à oublier la pénibilité du climat et sempiternellement rechercher l'extrême qui lui manque. Ainsi, quand la chaleur nous accable, nous vantons les mérites de l'hiver et quand le froid nous mord, nous ne tarissons pas d'éloge sur l'été.

J'ai donc, pendant cette période froide, une pensée chaleureuse pour cette région qui ignore tout de l'hiver et de ses rigueurs : La Guadeloupe.

Vous y verrez des images de deux époques différentes et de deux voyages en Guadeloupe dont le premier remonte à 6 ans déjà. La Caraïbe demeure cependant fragile et j'ai pu constater, sans en rejeter la faute sur quiconque, qu'entre mes deux voyages, la beauté et la richesse des lieux avait malheureusement souffert. Les paysages n'en demeurent pas moins époustouflants de beauté : 

Une eau limpide sous un soleil généreux, c'est ça les Caraïbes

Une eau limpide sous un soleil généreux, c'est ça les Caraïbes

Si j'aime la fraîcheur des torrents, je ne dénigre pour autant pas la beauté turquoise des mers chaudes. La profusion de poissons dans ces eaux dépasse jusqu'à mon entendement. Il en existe de toutes les formes et de toutes les couleurs. Se dire que visiter les coraux ne nous fait qu'effleurer la surface des richesses de ces mondes sous-marins me laisse rêveur. Nos rivières et nos lacs avec une variété si faible en comparaison passerait pour le vulgaire brouillon, l'esquisse de l'oeuvre d'un artiste extraordinaire. Une vie ne suffirait pas à inventorier les trésors qui vivent dans ces eaux chaudes. Mais ne me croyez pas sur parole, jugez-en plutôt : 

 

un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre
un peu de chaleur en ce froid de novembre

Dans ces lieux enchanteurs, ce n'est pas la pêche au tout gros qui m'attire. Hemingway et moi, si nous avions été contemporains, n'aurions pu nous entendre sur ce point. Ce type de pêche a certes ses attraits et notamment celui d'offrir la possibilité d'ajouter une pièce colossale au journal de l'heureux pêcheur, mais je la trouve un tantinet ennuyeuse. C'est la machine qui fait tout le travail et le pêcheur est d'avantage celui qui tient la barre que celui qui tire sur le poisson. La traque compte dans mon approche de la pêche et ce n'est pas un cocktail a la main, le nez pris par les odeurs de mazout, les oreilles agressées par le raffut des moteurs et les yeux rivés sur les oiseaux que j'envisage la traque d'un poisson. De plus, retrouvant ma nature sauvage lorsqu'il s'agit de pêche, je me refuse à pêcher avec de parfaits inconnus qui n'ont pour seule qualité que de co-supporter les coûts de l'affrètement du bateau. Quitte à être sur un bateau pour pêcher, je préfère être avec des copains. Ces personnes que l'ont connait, que l'on aime et avec qui le pire rafiot devient un yacht de luxe. Brassens le chantait d'ailleurs mieux qu'il me serait possible de le décrire.    

La pêche qui naturellement m'est venue à l'esprit est celle des tarpons. Ils ne sont pas très nombreux et de petite taille en Guadeloupe si on les compare aux titans des eaux de Floride, de Louisianne et du Mexique pour ce citer que celles-là. 

Vous ne connaissez pas le tarpon ? 

Le décrire est fort simple ! Prenez donc une ablette, inoffensive, brillante et bien nerveuse. Augmentez considérablement sa taille... allez-y ne soyez pas timides, et montez ses proportions jusqu'à obtenir un poisson fusiforme d'une vingtaine de kilogrammes pour 1 mètre de long. Ajoutez lui une mâchoire d'acier, des yeux vides et transformez la en carnassier : Vous obtenez un formidable poisson de sport ! Et quand je parle de spécimens de 20 kilogrammes, ils sont encore relativement petit en comparaison des plus gros qui dépassent les 100 kg. 

La taille et la puissance sont une chose, mais comme toujours dans la pêche, ce qui confine à l'art, c'est la technique employée pour capturer ce pur sang des mangroves. Il se pêche à la mouche avec des streamers, sortes d'imitations de poissons et autres petits crabes. Un matériel léger, une poisson de sport, il n'en fallait pas plus pour me séduire. 

le matériel et la cible le matériel et la cible

le matériel et la cible

Il vit en pleine mer mais on trouve des concentration assez intéressantes de ce poisson dans les mangroves. Habituellement, ce sont plutôt les juvéniles qui, ayant à craindre des prédateurs, bénéficient de la protection de cet enchevêtrement inculte d'arbres. Le cadre peut paraître pesant et même lugubre en comparaison aux lagons si colorés et aux plages si lumineuses. 

le refuge idéal pour le poisson fourrage !

le refuge idéal pour le poisson fourrage !

La technique est simple et consiste à : 

A) Repérer les Tarpons. Ils sont assez facile à repérer car lorsqu'ils sont en activité, il sont tout sauf discrets ! 

B) Envoyer le bon streamer et l'animer correctement pour susciter l'intérêt du Tarpon. Les animations des pros du tarpon sont extrêmement rapides. Pour ma part, je leur préférais une animation plus lente. 

C) Ferrer ! La touche est généralement violente et souvent sans suite. En effet, la mâchoire très dure du tarpon est difficile à transpercer avec un hameçon. 

Quand toutes ces étapes sont accomplies avec succès, le combat qu'offre le Tarpon est une récompense à elle seule ! 

Je n'ai pas eu l'occasion de lutter avec de gros tarpons lors de mes voyages mais cette ambition demeure et j'espère un jour pouvoir vous raconter mes histoires extraordinaires de combats mythiques avec de vrais géants. 

Voici en vidéo un combat typique d'un tarpon, certes modeste, mais qui a déjà tout du grand. 

Mes débuts avec une GoPro, ce n'est pas une réussite mais ça sert mon propos.

Je ne peux que rêver d'un combat avec un tout gros sur ma canne à mouche. A la faveur de mes voyages, j'aurais peut-être la chance d'affronter mon Everest de sportivité halieutique. Je ne manquerais pas de vous conter cette aventure. 

En attendant cette prochaine aventure, j'espère, en toute modestie, vous avoir simplement apporté un rayon de soleil et de belles images à l'orée de l'hiver.   

un peu de chaleur en ce froid de novembre
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